Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/264

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CAMILLE.

Mon Dieu ! ne vous êtes-vous point querellés ensemble ?

LE MARQUIS.

Soyez tranquille, nous sommes maintenant dans les meilleurs termes, et l’issue de notre explication est celle-ci : « Je n’ai rien à refuser à la divine Corsari, a-t-il dit ; j’eusse obéi à une lettre d’elle ; mais, puisqu’elle a jugé à propos d’employer un intermédiaire, je déclare devant témoins que je n’ai aucune prétention (avec intention), aucun droit contraire à sa volonté, et que je remettrai sa sœur entre ses propres mains. »

CAMILLE, au marquis.

Merci !

Elle lui tend la main.
LE MARQUIS.

C’est moi qui vous dis merci, Camille ! à vous qui m’avez permis de faire quelque chose pour vous !

FLORA.

M. le marquis craint qu’on ne lui attribue un peu d’intérêt pour moi-même dans tout ceci !

LE MARQUIS.

Oui, signora, je le craindrais, et, si vous connaissiez la méchanceté du monde, vous trouveriez bien naturelle la franchise avec laquelle j’ai dit agir. Écoutez, Camille ! (Au maestro et à Nina.) Vous aussi !… Je ne devais pas laisser prendre le change sur le motif qui me faisait provoquer une explication de la part du prince. Je n’ai donc pas hésité à lui dire mes vrais sentiments…

CAMILLE.

Pardon… je ne comprends pas.

LE MARQUIS.

Alors, permettez-moi de vous les dire à vous-même.

LE MAESTRO.

Vous êtes pâle, mon ami ; qu’avez-vous donc ?