Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/285

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SUZANNE, allant à son frère.

Bah ! est-ce qu’il y a chez nous des gens mal-appris ? Mais j’irai, moi ; j’ai à sortir. Range tout ça, ma petite Reine. Elle désigne les hardes et sort avec le baril.

PIERRE, à Reine.

Est-ce que ça te fâche, de rester ? Tu ne me dis rien !

REINE, souriant.

Moi, fâchée ? Pourquoi donc ?

Elle prend les hardes et rentre dans sa chambre.




Scène V


MAÎTRE VALENTIN, BIENVENU, PIERRE.


PIERRE, à part.

Elle semble toujours vouloir me fuir ! Allons !

Il veut sortir.
BIENVENU.

Eh bien, reprends donc haleine un moment ! Il n’y a pas besoin de se tuer !

MAÎTRE VALENTIN.

Sans doute, sans doute ! Si vous n’arrivez pas à temps, on ne vous fera pas un procès pour ça. Vous n’avez pas signé un dédit.

BIENVENU.

Je voudrais bien voir qu’on eût pris des garanties contre ma parole ! Et, quant à un procès, je n’attendrais certes pas qu’on m’en fit la menace ? Je payerais, de mon propre gré, une indemnité à la population !

MAÎTRE VALENTIN.

Vous avez le moyen !… Mais ça n’en serait pas moins une humiliation pour votre entreprise !

PIERRE.

Vous en auriez votre part, maître Valentin, puisque votre fils est avec moi à la tête des travaux.