Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/347

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MAÎTRE VALENTIN.

Il me semble que vous n’avez rien rabattu du vôtre !

NOËL, au milieu.

Allons, mes maîtres… s’il vous plaît ! on va lire l’inscription.

LE BAILLI, qui s’est levé pendant la dispute.

Oui, oui ; vous vous disputerez plus tard !

MAÎTRE VALENTIN, avec emphase.

L’inscription monumentale ? Il faut voir ça ! Qu’est-ce qui l’a rédigée ?

NOËL.

C’est Pierre Bienvenu.

BIENVENU.

Je n’y suis pour rien, je vous le déclare.

MAÎTRE VALENTIN.

Oui, oui, croyez ça !

LE BAILLI, qui a mis ses lunettes et qui est monté à l’échelle pour lire l’inscription. Noël lui tient une chandelle.

Silence ! (Il lit.) « Ce jourd’hui vingt-cinquième jour de septembre, mil sept cent septante et sept, nous, Louis-Antoine Valentin… »

BIENVENU.

Hein ?…

MAÎTRE VALENTIN.

Ah !

LE BAILLI.

Taisez-vous donc ! (Il lit.) « Nous, Louis-Antoine Valentin, compagnon charpentier, et Pierre Bienvenu, compagnon menuisier, avons terminé cet ouvrage. » (Changeant de ton et montrant l’inscription.) Et, au-dessous, l’on voit deux mains jointes, emblème de foi et d’amitié. Pierre et Valentin, qui sont entrés et mêlés aux assistants, s’isolent un peu des groupes du fond et se serrent la main.

TOUS.

Vive Pierre ! vive Valentin !