Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/56

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VANDERKE.

Partez donc pour Paris à l’instant même.

ALEXIS, tressaillant.

À l’instant même ?

VANDERKE, avec douceur et gravité.

Vous hésitez ? c’est un déplaisir pour vous ?

ALEXIS.

Hésiter à vous obéir ? Jamais ! mais je n’étais pas préparé à vous quitter aujourd’hui, si brusquement !… Je vais faire mes préparatifs.

VANDERKE, avec intention.

Ne prenez qu’une valise ; on vous enverra ce dont vous aurez besoin pour tout le temps de votre séjour à Paris.

ALEXIS.

Pour tout le temps ? Exigez-vous que j’y reste longtemps, mon père ?

VANDERKE.

Mes affaires et vos plaisirs prendront bien deux mois. N’y comptiez-vous pas rester deux mois ?

ALEXIS.

J’ai réfléchi que ce serait bien long, loin de ma mère et loin de vous !

VANDERKE.

Avez-vous quelque raison particulière pour modifier ainsi vos projets ? (Avec intention, et allant à lui.) Si cela était, vous m’en feriez part, à moi le premier ?… à moi qui suis, qui veux être toujours votre meilleur ami ?

ALEXIS.

Oh ! certainement, mon père ; ce serait à vous seul !…

VANDERKE.

Pensez-y. Je vais préparer vos lettres de créance, et, si vous avez quelque chose à me dire, vous viendrez me trouver tout à l’heure.

Il sort lentement par le fond à gauche, et se retourne avant de disparaître pour regarder Alexis et Antoine.