Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

MARCASSE.

Mais vous pouvez me dire, à moi…

BERNARD.

Oui, tout !… Je viens de voir là, devant moi, aussi nette que je vois la tienne, la figure de Jean de Mauprat.

MARCASSE.

Singulier cela ! comme moi… à la Rochelle, il y a huit jours… Vous sentez-vous la fièvre ?

BERNARD.

Je ne sais, mais ce doit être la cause… Allons, viens ! je suis malade, l’air me remettra !




Scène VII


Les Mêmes, PATIENCE.


PATIENCE.

Où sont-ils ?… où est-il ? Ah ! monsieur Bernard, pardon, excuse… lui d’abord ! (Il se jette dans les bras de Marcasse.) Eh bien, tu ne me dis rien ? Oui ! le saisissement… (Marcasse tombe sur une chaise.) Eh bien ! eh bien !

MARCASSE.

Vieux enfant… faible… trop de plaisir !… pas vieilli, toi !… et… lui ?…

PATIENCE.

Blaireau ? Il t’avait dans son idée depuis ce matin, il n’a fait que gémir et soupirer, et, en venant ici, il était comme un fou… (Écoutant.) C’est lui ! je l’entends ! (Il court à la porte, qui s’est refermée derrière lui. Le chien s’élance et court à son maître, qui le prend et le caresse.) Viens, viens, Blaireau, notre ami est revenu… Ah ! que ça fait de bien, mon Dieu, et que je suis content !… (À Bernard.) Et vous, mon beau soldat ? Oh ! oh ! officier déjà ! ça dit tout ! J’en étais bien sûr, moi, que vous grandiriez par dessus tout le monde ; aussi, je vous salue, mon maître ! Vous serez le premier et le dernier à qui je donnerai ce nom-là, et, comme le cœur le plus indocile peut