Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/129

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GÉRARD, vivement, à Sarah.

Vous ne comptez pas dîner avant deux ou trois heures d’ici, n’est-ce pas ?

LE DUC.

En ce cas, merci. Ça me retarderait trop, et il n’y a pas de courtoisie qui tienne contre les nécessités d’un procès. Milady Melvil, je vous baise les mains ; mes hommages à miss Barbara Melvil.

Il s’en va par le fond à gauche.




Scène II


SARAH, GÉRARD, puis MISS BARBARA.


SARAH.

Enfin !

GÉRARD.

Ah çà ! c’est votre cauchemar que ce pauvre duc ! Il manque d’usage comme un homme qui a vécu on ne sait trop de quoi ni comment ; mais, quand il a réussi à vous faire avaler l’histoire de son Kologrigo, il n’est pas plus ennuyeux qu’un autre, et ne manque ni d’esprit ni de bonhomie.

SARAH.

Moi, je le trouve charmant quand il a fini de raconter, parce qu’il s’en va. Mais savez-vous que je suis inquiète de ma belle-sœur ?

Elle se lève.
GÉRARD.

Non, elle déballe tous ses engins de chasse et de pêche. Vous savez bien qu’elle ne peut pas quitter son château pour un jour, sans se munir de tout ce qu’il faudrait pour dévaster un continent. Tenez, elle arrive !

BARBARA, avec un fusil de chasse à la main. Accent prononcé.

Oh ! je chercher le nécessaire de moi pour le ligne de pêche !