Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/133

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vous êtes vif : si vous êtes quelquefois amer, je ne veux pas le savoir. Je vais m’intéresser à la pêche de Barbara. Venez nous rejoindre quand vous serez redevenu vous-même.

Elle remonte.
GÉRARD.

N’allez pas seule… Je vais vous conduire auprès d’elle.

SARAH.

Non ; je la vois d’ici.

GÉRARD.

Vous ne voulez pas ?

SARAH.

Non.

Elle sort par le fond.




Scène IV


GÉRARD, puis FLAMINIO.
GÉRARD.

Je viens de faire une sottise ! j’ai parlé trop tôt. C’est cet air écossais qu’elle a chanté hier au soir. C’était mystérieux, c’était suave. (Il prend un crayon et un album.) Bah ! milady dédaigne les hommages !… ne pas seulement vouloir se donner la peine de vous en savoir gré ! Décidément, l’absence de la coquetterie est le pire défaut qu’une femme puisse avoir. (Il casse son crayon avec dépit.) Je suis furieux, moi, et je me vengerais bien volontiers ! (Voyant Flaminio qui est entré sans bruit par le fond à gauche, qui s’est dirigé vers le chalet et qui s’est arrêté pour l’observer.) Mais quel est donc ce sacripant qui semble me guetter ?

Il s’assied à droite.
FLAMIMO, à part. Il est vêtu d’une façon misérable ; il est chevelu, barbu, presque effrayant d’aspect.

Qu’est-ce qu’il fait donc là, ce monsieur ?

GÉRARD, à part, l’observant avec quelque méfiance, tout en ayant l’air de dessiner.

Est-ce à moi ou à mon bagage qu’il en veut ?