Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/151

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bien, je m’attendais aujourd’hui à une visite dans ce chalet, ou à une rencontre au premier pas que je hasarderais aux alentours. J’ai dit ma situation à ce bon jeune homme, qui m’a caché sous ses propres vêtements. Mais le danger s’éloigne. (Joseph a fait, du fond, un signe à Rita. Rita fait ce signe à Flaminio) Les douaniers ont passé outre… Le papillon va dépouiller sa parure.

GÉRARD, à Flaminio.

Pardonne-moi mon emportement, mon brave garçon, et viens à moi quand tu voudras.

FLAMINIO, haut.

Merci. Mais il n’est pas probable que nous nous retrouvions jamais. J’ai assez de ce métier-ci, et je pars ce soir pour faire un tour en France.

RITA.

Tu pars déjà ? Et quand reviens-tu ?

FLAMINIO.

Dieu le sait, gentille Rita. N’y compte guère, et marie-loi avec un contrebandier véritable. Je n’ai rien à me reprocher envers toi, pure enfant. (À Gérard.) Je vous l’ai dit, je ne suis ni vicieux ni pervers. (À Rita.) Garde un bon souvenir au bohémien qui a respecté la sainte hospitalité, et ne te fie pas autant à tous les autres. Si je peux devenir laborieux et rangé, je t’enverrai une dot.

BARBARA.

Bien ! je charger moi de le dot de elle. Bon voyage !

Elle tend la main à Flaminio, qui la baise avec respect.
FLAMINIO.

Vous, signora ?… (Regardant Sarah, qui cache sa figure dans ses mains.) Allons ! que Dieu bénisse les bons cœurs !

Il va pour rentrer dans le chalet.
RITA, regardant dans la coulisse à droite, avec effroi.

Ah ! prends garde ! ils reviennent.

FLAMINIO.

Qu’importe ?… Pourtant je ne voudrais pas qu’ils vissent de près ma figure. Je vais faire un tour de promenade par