Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/156

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SARAH.

Vous en êtes donc inquiet aussi ?

GÉRARD.

De sa santé ? Non, je viens de la voir. J’arrive de Chambéri.

Il remonte.
SARAH, s’asseyant sur le canapé.

Vraiment ! Alors, dites-moi donc vite pourquoi elle y reste si longtemps ; c’est toujours la passion de la chasse ?

GÉRARD, debout près de la cheminée.

Non, c’est… c’est autre chose ; et, si j’étais pressé de vous voir, c’est aussi à cause de cela. Voyons, permettez-moi de vous reparler de cette pomme de discorde tombée entre nous, du signor Flaminio, cet homme de cœur et d’esprit, selon vous, dont j’ai à vous donner des nouvelles.

SARAH.

Je ne vous en demande pas.

GÉRARD.

Ah ! vous en avez ?

SARAH.

Par vous.

GÉRARD.

Par moi seul ?

SARAH, offensée.

La question est singulière, et vraiment…

GÉRARD.

Non, non, elle est toute simple, vous allez voir. Je vous ai écrit qu’il était sauvé, caché, soigné… et puis j’ai été passer trois semaines à Milan ; après quoi, repassant par Chambéri… Ma foi, je suis fort embarrassé pour m’expliquer, et pourtant, je dois vous avenir qu’une chose très-désagréable…

SARAH.

Quoi ?… Parlez donc !… (Avec, un peu d’effort.) Il est mort de sa blessure ?