Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/174

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ger aura prélevé la première part. Tenez ! ne dussé-je être cause que de la privation d’un ruban pour mademoiselle votre fille, je me sentirais humilié devant un petit enfant. Moi aussi, j’ai… je n’oserais dire de la fierté devant les personnes qui me jugent fait pour accepter leurs dons, mais de la vanité, beaucoup de vanité !… (Brûlant les papiers tranquillement au feu de la cheminée.) Et, si je deviens jamais riche, je ne veux le devoir qu’à moi-même.

SARAH, se levant.

Que faites-vous ?

LE DUC.

Eh bien ! eh bien !

GÉRARD.

Ma foi, il n’y a pas à dire, c’est agir et parler en homme d’esprit et en galant homme. Je vous fais amende honorable, mon cher ! et loyalement !

Il lui serre la main.
BARBARA, qui a tout vu, avec beaucoup de sang-froid à Flaminio.

Oh ! je n’étais pas fâchée contre vous. Vous donnez raison à moi d’estimer vous !

FLAMINIO, à qui elle tend aussi la main, lui baisant la main.

Bonne miss Melvil ! je ne mérite pas d’être votre fils, mais je me rappellerai toujours avec attendrissement que vous m’avez appelé ainsi.

Gérard et le duc sont remontés à la cheminée.
BARBARA.

Vous serez, quand même, dans le cœur ! (Flaminio prend son chapeau sur le guéridon.) Est-ce que vous ne voulez plus voir nous ?

SARAH.

Il craint sans doute quelque nouvelle méprise de notre part. Mais, à présent que nous le connaissons tous, il n’a pas à douter de notre accueil.

LE DOMESTIQUE, annonçant.

Madame la princesse de Palmérani.