Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/193

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LE DUC.

Et on y vit quelquefois si mal ! Je m’ennuierais bien aussi ; mais je n’ai pas le temps. Corpo del diavolo ! il est deux heures ! il faut que je coure chez mon avoué.

Il remonte.
GÉRARD.

Ça n’avance donc pas ce procès ?

LE DUC, cherchant son chapeau.

Si fait, ça marche, ça marche trop, à présent !

GÉRARD.

Prenez ma voiture, si vous êtes en retard.

LE DUC.

Non, merci, c’est tout près. J’irai plus vite à pied.

Il sort.
GÉRARD, à Flaminio.

Ah çà ! je crois que vous attendez une visite intéressante… Il va pour sortir aussi.

LE DUC, revenant.

Voilà quelqu’un qui te cherche. Je vois que tu te distrais quelquefois de la grande passion… C’est pas un mal, mais il faut de la prudence ! Gérard, vous vous tairez ! (À la cantonade.) Entrez, mamselle, je m’en vas.

Il sort. Rita entre.




Scène III


GÉRARD, FLAMINIO, RITA.


FLAMINIO, stupéfait.

Rita ? Restez Gérard ! croyez bien… (À Rita.) Toi ?

RITA, essoufflée.

Eh bien, oui ! tu t’es mis là à la fenêtre, il y a déjà un petit moment ; je t’ai vu, j’ai crié, tu n’as pas entendu. Tu as jeté de l’argent ; je ne l’ai pas ramassé. J’ai voulu entrer dans la maison, on m’a renvoyée. Alors, j’ai attendu, j’ai guetté, je me suis glissée, et me voilà !