Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/212

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leurs galants. Oh ! elle a fait celle qui ne se souvient de rien, et sa belle-sœur, celle qui est fâchée. Je les reconnais bien, moi… quoiqu’elles aient passé trois ans sans revenir dans leur château ; mais je n’ai pas osé leur parler de toi. Mademoiselle Melvil ne me regardait seulement pas, et madame avait l’air de se moquer en me regardant.

FLAMINIO.

De se moquer ? C’est bon ; merci, nous te suivons. (Rita rentre dans le grand chalet. — Au duc.) Sarah n’est-elle pas remariée ? J’aurais cru…

LE DUC.

Sarah ! Sarah est une personne incompréhensible ! comme votre histoire, au reste, dont je n’ai pas compris le dénoûment. Ça m’a paru fantastique ! Je vous voyais fort épris tous deux, et voilà qu’un beau matin, je ne trouve plus personne ; Sarah est partie pour l’Angleterre, Gérard pour l’Espagne, et toi… pour la lune !

FLAMINIO.

Ah ! Gérard… ne l’a pas épousée ?

LE DUC.

Gérard ? Il n’y a pas plus de trois ou quatre jours qu’ils se sont revus, et je crois qu’il n’aurait garde de songer à elle ! Elle est devenue si élégante… si coquette… si légère !

FLAMINIO.

Légère ?… lady Melvil ?

LE DUC.

Une femme qui se laisse courtiser par un…

FLAMINIO, vivement.

Par qui ? Dites !

LE DUC.

Par un pirate, un uscoque ! par mon ennemi personnel, par un Kologrigo ! Oui, oui, il est de son cortège depuis huit jours, depuis qu’elle s’est réconciliée avec la Palmérani, qui fait semblant de la chérir, pour qu’elle ne lui enlève pas le seul homme assez ostrogoth pour vouloir l’épouser !… Tiens !