Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

GÉRARD, à Barbara, regardant Sarah.

Pourtant… je ne l’ai jamais vue si fraîche et si belle !

SARAH, à Barbara, bas.

Il ne voit pas que j’ai du rouge ! (Haut.) Il vieillit ! sa vue baisse !

GÉRARD.

Je ne crois pas ! mais vous voulez des compliments ?

SARAH.

Des compliments ? Non, j’aimerais mieux des injures, c’est plus franc… et moins froid.

GÉRARD.

Ah ! vous en voulez ? Je commence : M. le comte Démétrius de Kologrigo est un sot.

SARAH.

Eh bien, qu’est-ce que ça me fait ?

GÉRARD.

Je continue : et il est encore aujourd’hui de notre partie.

SARAH.

Qu’est-ce qui l’a invité ?

GÉRARD.

Qu’est-ce qui n’a pas dit non ?

SARAH.

Vous voulez que je sépare la princesse de son idole ?

GÉRARD.

C’est vous qui voulez rendre son idole idolâtre.

SARAH.

De moi ? Quelle idée ! Eh bien, oui, au fait ! ça m’amusera, d’entendre la déclaration d’un homme si convaincu de son mérite.

GÉRARD.

Prenez garde, elle sera peut-être fort inconvenante.

SARAH.

Oh ! que non ! je vous réponds bien qu’elle ne sera que bête.

GÉRARD.

Eh !… pas si bête ! Ce monsieur est à moitié musulman.