Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/240

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FRANTZ.

Ces dames ne sortent pas de leur appartement, dans la crainte d’être indiscrètes.

HERMAN.

Pourtant, je désirais leur faire une visite de politesse, et vous m’avez dit qu’elles étaient souffrantes. Il me paraît qu’elles ne veulent recevoir personne.

KELLER.

Eh bien, laissons-les tranquilles ; je ne me soucierais pas du tout de les voir continuer à s’installer…

FRANTZ.

Oh ! elles n’y songent point, monsieur. (À Herman.) Je peux me retirer, monsieur Herman ?…

KELLER.

Oui.

FRANTZ.

Pardon, monsieur Keller. Je voudrais savoir si vous me conservez mes fonctions dans le château ?

KELLER.

Intendant ? Eh ! mon cher, donnez-moi le temps de vous connaître.

FRANTZ.

Oh ! je suis connu, ou je ne le serai de ma vie ; il y a trente ans que je gouverne la maison, et jamais…

HERMAN

Et jamais vous n’avez encouru un reproche ; nous savons cela.

FRANTZ.

Ni un soupçon, monsieur.

HERMAN.

Aussi mon père est-il fort disposé…

KELLER.

Oui, oui, attendez huit jours, que diable ! Il n’y en a que trois que je suis ici ! Donnez-moi le temps de me retourner !