Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/250

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ques legs qui lui a troublé la cervelle ; car mon oncle est bien mort sans tester, il n’y a pas à dire.

FRANTZ.

Sans doute, puisque…

KELLER.

Puisque j’hérite. Après ?

FRANTZ.

C’est votre droit, monsieur, personne ne le conteste.

HERMAN.

Mais ce brave maestro n’est pas dans la misère ?

FRANTZ.

Peu s’en faut, monsieur Herman ; il va sortir d’ici aussi pauvre qu’il y est entré.

KELLER.

Et, en attendant, il se promène comme ça dans mes appartements, comme chez lui ? C’est fort commode !

FRANTZ, qui va au fond.

Il en avait tellement l’habitude !… Nous avions réussi depuis votre arrivée, à le retenir dans le pavillon qu’il habile, et il s’est glissé jusqu’ici, je ne sais comment… Mais je vais tâcher… car il est encore là, et sa femme ne pourra pas l’empêcher de revenir.

KELLER.

Ah çà ! est-ce qu’il est méchant ? Il faudrait faire enfermer cet homme-là, que diable ! (À Herman, qui a suivi Frantz au fond et qui regarde.) Que fais-tu donc là, Herman ? Ferme les portes ! je ne me soucie pas…

FRANTZ.

Oh ! n’ayez pas peur, monsieur, il est aussi bon, aussi doux qu’auparavant.

HERMAN.

J’irai saluer ces dames de votre part, n’est-ce pas, mon père ? Il ne faudrait pas les affliger : ce n’est pas leur faute…

KELLER.

Sans doute… sans doute !… Fais comme tu voudras.

Herman sort.