fière comme la vertu, et que personne encore n’avait osé regarder sans respect ?
Ah ! ma mère, tu as raison ; son amour est une offense, et je dois en être humiliée !
Tu le lui as fait sentir dans ta réponse ?
Ma réponse ! (Elle hésite encore, regarde sa mère, et lui remet une autre lettre qu’elle avait dans sa poche.) Vois, maman ! lis ! Si tu ne la trouves pas assez sévère, je recommencerai ; tu me dicteras.
Elle me paraît bien ; veux-tu que je la lui remette ? Il croira peut-être que c’est moi qui te contrains.
Tu penses que je ferais mieux de ne pas répondre !
Cela me paraîtrait plus fier, plus digne de toi… Est-ce ton avis ?
Oh ! certainement !
Mais cela ne suffira peut-être pas pour lui ôter l’espoir offensant qu’il a de te plaire. Peut-être seras-tu forcée de t’éloigner pour quelque temps.
M’éloigner de… ? Pas de toi, j’espère !… (Apercevant Herman au fond et tressaillant.) Ah !
Va rejoindre ton frère, il te dira… Passe par ici. (Elle montre la gauche ; pendant qu’elle sort, sa mère va précipitamment brûler sa lettre à la cheminée, en disant.) Ne faisons pas d’erreur !