Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/298

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

blesser les gens, que diable !… Ridicule ! moi,… ridicule !… Dirait-on pas…

ANSELME, descendant.

Qui donc sort d’ici, monsieur ?

KELLER.

Ah ! vous cherchez votre mère ? Elle s’en va par là.

ANSELME.

Et c’est à ma mère que vous parliez de la sorte ?

KELLER, avec humeur.

Moi ? Bah ! je ne lui parlais pas.

ANSELME.

Mais je vous demande pardon !

KELLER.

Mais je vous demande pardon aussi… Laissez-moi tranquille ! Qu’est-ce que vous me voulez, vous ?

ANSELME, irrité.

Je veux vous dire…

KELLER, l’interrompant.

Vous ne direz rien du tout ; vous vous tiendrez coi, ou bien… c’est vous qui serez ridicule ! Vous compromettrez votre mère.

ANSELME.

Ma mère ne peut pas être compromise à propos de vous, monsieur ; mais votre conduite n’en est pas moins indigne d’un galant homme.

KELLER.

C’est à moi que vous dites ça, malheureux ! sans respect pour…

ANSELME.

Pour votre âge ? Oh ! vous n’êtes pas d’âge à souffrir une insulte ; vous venez de le dire ; vous êtes très-jeune, monsieur Keller, et, comme vous avez pris rang de gentilhomme, vous ne refuserez pas de me rendre, raison…

KELLER.

Ah bien, oui, raison ! raison à des visionnaires ! Oui, vous êtes une famille de visionnaires ! Laissez-moi en repos… Je