Ah bien, oui, sauvée ! Pauvre vieux chevalier ! il se prend à quelque piège !…
Un piège ? Oh ! oui, mon Dieu, je comprends ! Ils m’ont amenée ici pour l’y attirer ! Ils le redoutent ! ils vont le tuer ! Allez empêcher cela, Bernard ! (Elle tombe à ses genoux.) Dites-leur d’épargner mon père… mon père, qui vous aime sans vous connaître, qui a tant pleuré sur vous !
À genoux, devant moi ? Levez-vous donc ! ça me gène, ça me trouble, de vous voir à genoux !
Non, non ! jurez-moi…
Bernard ! êtes-vous là ? Ouvrez !… venez !
Qu’est-ce que vous voulez ? me disputer cette proie ? (Laurent secoue la porte.) Oh ! c’est inutile, elle m’appartient.
Il s’agit bien de ça ! on nous attaque ! Louis vient d’être tué !
Soyez tous tués comme des chiens, si j’en crois un mot ! Est-ce le vieux Hubert qui nous attaque, dites ?
Non, c’est la maréchaussée ; ouvrez !
Et, moi, je me méfie ! Allez-vous-en… Je vous suis ! (Revenant et prenant sa carabine, qu’il commence à charger. — À Edmée.) Eh bien, votre père n’y est pas : vous voilà tranquille, je pense ?
Merci, mon Dieu ! mais, moi, que vais-je devenir ? (Nouvelle décharge de mousqueterie.) Ne me quittez pas, Bernard ! vous