Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/52

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nard), qui étouffe partout, et qui, si M. Aubert voulait l’en croire, prendrait ses leçons à travers champs ?

M. AUBERT, à Bernard.

Mille pardons, monsieur, mais ce n’est point là la phrase que j’ai eu l’honneur de vous dicter.

BERNARD.

Eh bien, qu’est-ce que ça fait, puisque ça signifie la même chose ?

M. AUBERT.

Sans doute ; mais il y aurait une faute de français. Bernard hausse les épaules.

MADEMOISELLE LEBLANC, à Edmée.

Ah ! il fait des fautes de français à son âge ?

EDMÉE.

Mon Dieu, il est comme toi, ma bonne Leblanc ! Il ne peut pas savoir ce qu’on ne lui a pas appris.

MADEMOISELLE LEBLANC.

C’est égal, mademoiselle, c’est un rustre achevé !

EDMÉE.

Tu le détestes donc bien ?

MADEMOISELLE LEBLANC.

Et vous, mademoiselle Edmée, est-ce que vous pouvez supporter cet être-là ?

EDMÉE.

Tu le vois, je le supporte. (À M. Aubert, qui se rapproche d’elle.)}} Eh bien, votre leçon est déjà finie ?

M. AUBERT.

Elle est à peine commencée, et déjà il s’endort.

EDMÉE.

Il n’arrive donc pas à se vaincre ?

M. AUBERT.

Il le veut rarement ! et, quand il le veut, comme aujourd’hui par exemple, où votre présence le stimule, il ne le peut pas.