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TOUCHARD.

Mais ils viennent ; les voilà.




Scène III


Les Mêmes, JACQUES, puis ROSALINDE, vêtue en jeune garçon.


LE DUC, à Jacques, l’embrassant.

Jacques !… Et ma fille ? ma fille ?

JACQUES.

Voici une lettre d’elle.

LE DUC.

Une lettre ?

Il prend la lettre.
JACQUES.

Vous attendiez-vous donc à la revoir ?

LE DUC, ouvrant la lettre.

Hélas ! non… Si elle est heureuse,… qu’elle reste où elle est bien !

JACQUES, à Rosalinde, qui est restée loin derrière lui, à mi-voix.

Approchez… et parlez-lui avec précaution.

ROSALINDE.

Ah ! je ne saurais lui parler !

LE DUC, lisant la lettre.

Elle espère qu’un jour on lui permettra… Ah ! si j’étais moins vieux, j’aurais plus de patience. (À Rosalinde, qui met un genou en terre devant lui.) Que veux-tu, mon enfant ? Es-tu le fils ou le petit-fils de quelque ami de ma jeunesse ? Et, pour cela, on te persécute peut-être à la cour de mon frère ? (Jacques fait un signe affirmatif.) Si tu cherches un refuge auprès de moi, sois le bienvenu. Mais ne compte pas faire ici une brillante carrière. Nous avons perdu la pompe de notre rang et trouvé une vie plus rude pour le corps, plus saine pour l’âme. Ces bois nous offrent moins de dangers que les palais, séjour de