Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/173

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ROSALINDE, à son père.

Il ne me reconnaît pas ! (Aux autres.) Que personne lie me trahisse ! (À part, tristement.) Je croyais qu’il m’aurait reconnue !

ROLAND, à part.

Il me semble qu’en feignant de la prendre pour un page, j’aurai le courage de lui parler ! (Voyant Jacques et Touchard qui s’approchent de lui.) Ah ! vous êtes ici ! Quels sont donc ces chasseurs et ce vieillard ?…

Il montre le duc.
LE DUC, allant à Roland.

Je sais qui tu es, sache qui je suis.

ROLAND, se découvrant.

Le duc lui-même ?

LE DUC.

Oui, donne-moi ta main, et viens avec nous. (À ses gens.) Conduisez ce vieux serviteur au manoir et prêtez-lui le secours de vos bras. (À sa fille en souriant.) Beau page, faites ce que je vous ai ordonné, et vous viendrez me rejoindre. (Bas.) Chère fille, amène ici l’imprudente et généreuse Célia ; je viendrai vous y retrouver. Tâchons que personne ne la voie, ou, la voyant, ne sache qui elle est. (Haut.) Et nous, mes amis, reprenons notre chasse ! elle sera belle si elle est pareille à la joie de mon cœur.

Il sort par le fond avec Roland, Adam et une partie des serviteurs ; quelques seigneurs le suivent. Les autres se dispersent après avoir repris leurs armes. Amiens et Jacques restent au fond. Touchard et Audrey assis à droite.

ROSALINDE, bas, à Touchard, le touchant sur l’épaule.

Viens, suis-moi.

TOUCHARD, qui mange toujours.

J’étais fort bien ici !

ROSALINDE, l’appelant à elle du geste, et bas.

Il nous faut retourner vers Célia.

TOUCHARD, bas.

N’est-elle pas fort bien où elle est ? Le bonhomme qui lui a