Portez ce luth et ces livres dans la maison. (Un valet entre dans la maison.) Laissez là ce tapis, cet éventail et ces coussins. Allez ! (L’autre valet sort par le ravin.) C’est là qu’elle aime à s’asseoir, à l’heure où le soleil baisse. Puisqu’elle a quitté un trône pour suivre ici les pas de l’infortune, faisons-lui de ces rochers un lit moins âpre, et que ses pieds délicats puissent reposer sur un sol plus moelleux !
Scène V
Quoi ! vous ici ? Mes gardes vous ont laissé monter le sentier ?
Oui, je leur ai dit mon nom ; ils savent bien que je ne suis point un ennemi de la noble Célia.
On n’a rien appris aujourd’hui du duc Frédéric au manoir de son frère ?
Errant dans la forêt depuis ce matin, je l’ignore.
Vous avez erré… vous avez l’air d’une âme en peine !
Fort en peine, je vous assure. Je voudrais… Je venais vous trouver pour cela… vous que l’on dit savant dans les lettres… Mais vous vous moquerez de moi ! N’importe, je voudrais faire des vers.
Eh bien, faites-en.