Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/212

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CÉLIA.

Qu’est-ce donc ?

TOUCHARD.

Monté sur la cime d’un arbre où j’avais été prendre le frais, j’ai vu accourir dans un flot de poussière un cavalier couvert d’écume, sur un cheval dont j’ai reconnu la figure, et…

CÉLIA.

Trêve de folies ! D’où vient cette fanfare ?

JACQUES, à Célia.

C’est votre oncle qui vient ici.

TOUCHARD.

Oui, c’est le vieux duc… Ô néant des choses humaines ! L’un monte, l’autre descend !… Un prince jette son sceptre aux orties…

CÉLIA.

Que dis-tu ? mon père…

Elle remonte au-devant du duc.
TOUCHARD.

Votre père n’en est pas plus malade pour cela ; mais bien des fortunes vont être changées ! Moi, je vas demander la seigneurie des Ardennes, et faire pendre mon petit Guillaume.




Scène VIII


Les Mêmes, LE DUC, AMIENS.


LE DUC, à Célia.

Oui, ma chère nièce, mon frère s’est remis en paix avec lui-même.

CÉLIA.

Il abdique, il se repent ?

LE DUC.

Il vous rappelle pour vous bénir, il me restitue mes biens. Cette lettre qu’il m’écrit de sa propre main…