Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

JACQUES, à Roland.

Oubliez-vous qu’il vous a refusé toute éducation, qu’il voulait vous avilir, qu’il vous accablait d’outrages ?…

ROLAND.

Ne le faites pas mourir. Je ne me souviens plus de tout cela. Je suis son frère !

JACQUES.

Mais, s’il est innocent, vous ne l’êtes plus, et je vais vous replacer sous sa tutelle, afin qu’il châtie à son gré votre rébellion.

ROLAND, à genoux.

Faites de moi ce que vous voudrez, mais ne faites pas mourir mon frère !

LE DUC, à ses gens, montrant Olivier.

C’en est assez, qu’il soit libre ! Messire Olivier, nous n’avions pas dessein de vous ôter la vie. Nous voulions tenter une épreuve, et, à présent, nous savons lequel de vous est un cœur magnanime. Nous aurons l’œil sur vous, messire. Et maintenant, Jacques, allons nous préparer au départ.

JACQUES.

Moi, vous suivre dans la grandeur ?… Non, vous êtes heureux, je reste ici pour toujours.

LE DUC.

Tu m’abandonnes ?

JACQUES.

Il le faut.

LE DUC.

Mon meilleur ami !

CÉLIA, bas, au duc.

Il vous restera fidèle… Laissez-moi seule avec lui.

LE DUC.

Allez, messieurs !… Quant à Roland, il sera notre gendre, si ma fille l’agrée.

ROLAND.

Ah ! Rosalinde ! je ne mérite pas…