Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/280

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DE LUNY.

Il me semble ! Vous l’avez gâté ! Vous savez donc gâter les gens… quoi qu’en dise M. des Aubiers ?

MARGUERITE, préoccupée.

J’ai ou tort, certainement.

DE LUNY.

Un beau jour, il recevra quelque leçon désagréable ! Pourquoi tremblez-vous ?

MARGUERITE, qui a tressailli.

Je ne peux pas trembler, j’ai votre parole !

DE LUNY.

Je l’ai donnée à votre mari. Pourtant…

MARGUERITE, d’un ton sévère.

Pourtant ? vous dites pourtant ?

DE LUNY.

Mais… que ferais-je, par exemple… c’est une supposition gratuite, j’espère !… si ce jeune lion venait rugir de trop près à mes oreilles ?

MARGUERITE.

Je vous dirais : « Soyez calme : un homme comme vous a fait ses preuves et peut se montrer indulgent !… »

DE LUNY.

Indulgent, oui ! mais, dans certains cas, il faudrait être héroïque ! Voyons, je suppose qu’il lui passe par la tête de me faire quelque grave injure ! un soufflet, par exemple ?

MARGUERITE.

Eh bien, vous seriez héroïque !

DE LUNY.

Vous croyez ?

MARGUERITE, inquiète.

J’en suis sûre. (À part.) Pourquoi mon mari ne revient-il donc pas ?

Elle se lève.
DE LUNY.

Ainsi, madame… ?

Il s’approche d’elle.