Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/344

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LE DUC.

Mais pourquoi n’avez-vous pas les mains rouges, puisque vous arrivez de la campagne ?

CAROLINE.

C’est que j’ai été élevée à Paris.

LE DUC.

Et vous n’allez pas vous ennuyer ici ?

CAROLINE.

Je ne m’ennuie jamais.

LE DUC.

Jamais, jamais ?

CAROLINE.

Jamais.

LE DUC.

Vous êtes bien heureuse ! Et vous êtes entrée ici par madame d’Arglade ?

CAROLINE.

Oui.

LE DUC.

Alors, vous connaissez cette toquée-là ?

CAROLINE.

Comment l’appelez-vous ?

LE DUC.

Toquée.

CAROLINE.

Ça veut dire ?

LE DUC.

C’est un mot nouveau qui vient je ne sais d’où, et que je trouve très-gentil ; ça veut dire : à moitié folle.

CAROLINE.

Comment ! vous croyez que Léonie… ?

LE DUC.

Il y a peut-être quelque temps que vous ne l’avez vue. Mais, tenez, nous l’attendons ; faites-y attention : elle me marchera sur les pieds sans me voir, et, quand je crierai, elle pleurera de vraies larmes, à moins qu’elle ne rie aux