Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/400

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URBAIN.

Eh bien, il faut commencer par en parler à notre mère.

LE DUC.

Non pas, non pas ! elle n’entend rien aux préliminaires ; elle y met trop de solennité ; c’est ce qui fait que ton mariage n’avance pas ; moi, je veux que le mien marche à la vapeur. Je commence par plaire à Caroline ; dès qu’elle m’aimera, je te préviens, et c’est toi qui seras chargé de lui dire : « Mademoiselle de Saint-Geneix, vous aimez la campagne, la vie simple ; voulez-vous être duchesse, simplement, à la campagne ? » Ce n’est pas plus malin que ça.

URBAIN.

Allons ! que Dieu protège mademoiselle de Saint-Geneix !

LE DUC.

Tu doutes de moi ? C’est absurde !

PIERRE, entrant par le fond.

Madame la marquise fait savoir à M, le duc et à M. le marquis que M. le comte de Dunières vient d’arriver.

Il reste au fond.
LE DUC.

Diable ! il n’y aura pas moyen ce soir.

URBAIN.

Tant mieux ! la nuit porte conseil !

LE DUC.

Mais, si elle ne me conseille pas ce que je veux faire… ? Viens-tu ?

URBAIN.

Voir Dunières ? Oui, je te suis.

LE DUC.

Dépêche-toi. (À Pierre.) Au jardin ? PIERRE. Au salon, monsieur le duc. Le dac sort par le fond.

URBAIN.

Pierre, j’avais prié mademoiselle de Saint-Geneix… Caroline entre par la galerie. — Pierre sort par le fond.