Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/72

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DUBUISSON.

C’est bien cher !… c’est bien cher ! Quand je pense que la fille et toi, vous en avez aujourd’hui sur le corps pour la valeur de trente bonnes paires de bœufs au marché de Poissy !

MADAME DUBUISSON.

Eh bien, ça nous va mal, peut-être ? Regarde si ma mine ne reluit pas bien dans le diamant ! Je ne mets pas de fard, moi, comme toutes ces jeunes femmes poitrinaires !… Et ta fille, vois si elle est vilaine dans le rose !




Scène II


CLÉONICE, MADAME DUBUISSON, DUBUISSON.


CLÉONICE.

Me voilà prête ; comment me trouves-tu, maman ?

MADAME DUBUISSON.

Pas trop mal. Embrasse ton père, ma fille !

CLÉONICE, allant à son père.

Ah ! mon Dieu ! pourquoi donc ça ? Est-ce qu’il est toujours fâché contre nous à cause du mémoire de la couturière ?

Elle l’embrasse.
MADAME DUBUISSON.

Non, non ! est-ce qu’il est jamais fâché, lui ?

CLÉONICE, à part.

Maman le flatte, il y a quelque chose là-dessous.

MADAME DUBUISSON.

Ah çà ! ma fille, nous avons à le dire qu’un beau mari se présente pour toi.

DUBUISSON, bas, à sa femme.

Tu as déjà lui parler de ça ?

MADAME DUBUISSON.

Certainement ! le temps presse : il va venir.