Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/271

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MAX.

Tu railles, fantôme sournois ! Va-t’en ! Tu ne peux rien m’enseigner. Tu n’étais qu’un ignorant, tu ne savais pas écrire !

LE SPECTRE.

Je savais chiffrer… J’ai laissé mon idée en chiffres.

MAX.

Où ça ? Tu déchirais à mesure. On n’a rien trouvé dans les notes qui eût le sens commun !

LE SPECTRE.

Nanni a trouvé.

MAX.

Quoi ? un plan, un modèle ? Je le lui demanderai.

LE SPECTRE.

Oui-da ! L’aura qui sera aimé d’elle !

MAX.

Et pour se faire aimer… ?

LE SPECTRE.

Il faut aimer ! (Il disparaît.)

MAX.

Aimer, aimer !… Quand on aime la science, on se soucie bien des femmes !… Voyons, parlons sérieusement, si cela t’es possible… Eh bien, tu t’es évanoui au moment… ? Voyons, écoute encore !

LA VOIX DU SPECTRE, sortant du poêle.

Non !


Scène IV

MAX, seul.

Alors… bien le bonsoir, vieux fou ! (Il s’assied fort troublé et luttant encore.) Ouf ! plus rien ! Voilà un rêve bien conditionné que je viens de faire ! une véritable hallucination ! La vue, l’ouïe, le toucher… c’était complet ! Je n’aurais jamais cru que cela put m’arriver, à moi !… C’est un peu pénible, et