Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MAX.

Non pas, je veux savoir. En quoi avait-il raison ?

PÉRÉGRINUS.

En ceci, qu’il est bon d’avoir un but, fût-ce un idéal insaisissable, parce qu’en explorant l’inconnu, on rencontre toujours un chemin vers le mieux.

MAX.

Et ce chemin, quel est-il ? Dis !

PÉRÉGRINUS.

La, tiens, le moyen de réparer l’horloge du dôme !

MAX, riant.

Voilà tout ?

PÉRÉGRINUS.

L’horloge du dôme n’est que le prétexte. L’important, c’est une simplification admirable dans tout le système de notre art.

MAX.

Et rien de plus ?

PÉRÉGRINUS, sans l’écouter, examinant toujours le plan.

Que c’est ingénieux ! — Ah ! pourtant… voilà une erreur… grave !… une combinaison… impossible ! Quel malheur !

MAX.

Allons donc ! rien n’est impossible.

PÉRÉGRINUS

.

Tu dis peut-être vrai, Max ! Laisse-moi trouver la rectification de ce calcul, et, si je l’obtiens sans déranger le résultat,… eh bien, mon cher ami, je te saurai gré d’avoir secoué mon indolence ; mais, pour Dieu, ne me parle plus ! (Tout en travaillant avec la plume et l’équerre.) J’ai besoin d’un instant de recueillement. Je ne suis pas un homme d’initiative, tu le sais bien ! (Il réfléchit avec l’expression du calme et de la patience. Max s’agite derrière lui, va, vient, absorbé aussi, mais avec une bizarrerie fébrile et des attitudes singulières.)

MAX, à part.

Pauvre homme ! Cherche, va ! Tu l’as dans le cerveau, le mouvement perpétuel, puisque Rossmayer te l’avait révélé à