Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/305

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SŒUR SYLVIE.

Je ne suis point une adolescente. J’ai bientôt trente ans, monsieur Marielle, et c’est l’âge de savoir ce qu’on veut et ce qu’on ne veut point. J’ai écouté votre conseil, et je le saurai mettre à profit. Je vous rends grâces. (On entend quelque bruit derrière le théâtre.)

MARIELLE.

Ce sont mes acteurs qui venaient pour une répétition, je leur dirai d’attendre.

SŒUR COLETTE, le retenant.

Non pas, non pas ! j’ai trop de plaisir à les voir. Ils me représentent ma jeunesse !


Scène VI

Les Mêmes, ERGASTE, FLORIMOND, DESCŒILLETS, FABIO.
ERGASTE.

Eh bien, nous voici tous, Marielle… Eh ! buenos Dias ! voici notre ancienne Colombine… Excusez-moi, sœur Colette. Vous venez donc nous donner la bénédiction au départ ? C’est, fait pour nous porter bonheur.

SŒUR COLETTE.

Dieu t’assiste, mon honnête Fracasse ! toujours aussi brave et retenu que ton personnage est rodomont et couard dans la comédie ? Et mon petit Fabio ? est ce lui ? Je ne vois plus que de près. Vous aurez bien soin de mon frère en voyage, au moins ?

ERGASTE.

Fiez-vous à moi, sœur Colette, j’aurai soin de lui plus que de ma vie. Ah ça ! répète-t-on, peu ou point ?

SŒUR COLETTE.

Commencez donc ! De qui est la comédie ?

MARIELLE.

El le est un peu de tout le monde, comme toutes celles que