Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/310

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FLORIMOND.

Bien répondu ! (Sylvie ayant très-bien dit en couplet, tous les personnages applaudissent, hormis Fabio. Marielle est très-ému.)

FABIO.

C’est fort bien tourné en phrase, mais ce n’est point dans la pièce.

SŒUR SYLVIE.

Je croyais que, dans une pièce à canevas, l’on pouvait dire tout ce qu’on veut.

FABIO.

Pourvu qu’on demeure dans l’esprit du rôle ; mais vous en sortez. Vous devez être amoureuse de moi.

SŒUR SYVIE, riant.

Je ne le suis pas.

MARIELLE, riant.

Mais il en faut faire le semblant.

ERGASTE.

Moi, je dis que c’est bien joué. C’est une feinte d’Isabelle qui prend goût au dépit de son amant et qui lui en veut donner davantage.

FABIO.

Dès lors, il ne fallait point dire tout cela d’un ton vraisemblable. Il fallait marquer au public que c’était une intention pour augmenter mon amour par le dépit.

SŒUR SYLVIE.

Je n’entends rien à ces feintes-là, et je dis les choses comme elles me viennent.

FABIO, dépité.

Je ne pourrai donc pas pousser plus loin cette scène avec vous. (Regardant le manuscrit, que Desœillets tient toujours.) C’est a présent l’entrée du matamore.

ERGASTE, jouant.

« Par le sang ! par la mort… »

FLORIMOND, qui est près de la fenêtre.

Voici qu’on attelle les mules à notre chariot !