Scène II
Monsieur Desœillets, le prince est à Lyon ; je le viens de voir qui traversait la place en chaise de poste.
Aïe ! (Haut.) Eh ! comme vous voilà toute blêmie ? Vous le craignez donc fort ce prince italien ?
Je ne lui fais point cet honneur ; mais je crains Marielle, vous le savez.
Serait-il jaloux ?
Il ne me fait point cette injure. Mais parlez donc, savez-vous quelque chose ?
Je ne voulais point vous troubler au moment de représenter ; mais, il faut bien vous le dire, j’ai rencontré un des valets du prince, envoyé en courrier. Le prince arrive. Il repart demain, il se rend à Paris pour des affaires avec le Mazarin. Eh bien, que vous importe ? Il ne vous sait point ici. Il ignore que vous êtes enrôlée dans la comédie, que vous êtes mariée avec…
Vous êtes assuré qu’il ignore tout cela ?
À moins que je ne me sois employé à le lui écrire, il ne peut point l’avoir deviné, et je ne pense pas que vous mettiez en doute…
Non, Desœillets, ce serait trop affreux ! mais dites-moi s’il avait la fantaisie de voir la comédie ce soir ?