Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/385

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DESŒILLETS.

À feu Tiburce, le pauvre chien de glorieuse mémoire qui s’asseyait gravement dans la coulisse et qui suivait tous vos mouvements en scène, d’un œil de connaisseur ?

FLORIMOND.

Tais-toi ! tu n’es pas digne de prononcer le nom de ce chien-là !

DESŒILLETS.

L’aimable convive ! toujours le mot pour rire ! Or çà, le bon M. Marielle n’est point en meilleure consistance ce soir ?

FLORIMOND.

Qu’est-ce que cela te fait, à toi ?

DESŒILLETS.

Un homme que je porte dans mon sein ? Un ami véritable, qui m’a fait tant de bien ? Aussi, tant que j’aurai trois deniers en ma pauvre escarcelle, ils seront à la discrétion de ce valant homme… et de ses amis !

FLORIMOND.

Oui ! tu fais l’officieux ! Tu es bien assez riche pour rendre à Marielle un peu de ce que tu lui as volé.

DESŒILLETS.

Aïe !

FLORIMOND.

Qu’avez-vous donc ?

DESŒILLETS.

Un grand mal de tête !

FLORIMOND.

Voire qui en aurait une ! mais ce que tu as là sur les épaules n’est qu’une vieille éponge !

DESŒILLETS.

Mauvais pasangon ! car l’éponge a soif d’eau et je n’eus jamais soif que de vin. Or çà, buvons, puisque le premier, tu as parlé de boire !

FLORIMOND.

Soit, buvons ! mais, auparavant, je te veux dire, cette fois