Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/102

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rie. Elle avait parcouru le jardin et même elle était montée à la grande tour dont madame Chantebel était fière de lui faire les honneurs. Elle avait admiré le site, le jardin, la maison, les oiseaux, et avait promis une paire de vrais serins hollandais pour la volière. Enfin elle avait daigné accepter une collation de fruits et de gâteaux qu’on lui avait servie, elle avait déclaré qu’à Nives il n’y avait ni poires ni raisins qui approchassent des nôtres. Elle avait voulu emporter la recette des gâteaux. Elle était partie en disant qu’elle reviendrait le lendemain.

Elle était revenue en effet avec sa fille, comptant me trouver revenu aussi, comme j’avais promis de l’être ; mais je ne faisais rien à propos. Cette pauvre comtesse m’avait encore attendu une grande heure ; puis, ayant affaire à Riom, elle avait fait à ma maison l’insigne honneur d’y laisser la petite aux bras de ma femme, et elle allait revenir d’un moment à l’autre.

— J’espère, monsieur Chantebel, dit ma femme pour terminer, que tu vas faire brosser tes habits qui sont couverts de poussière, et changer ta cravate qui est toute défraîchie !

— Je remarquai qu’elle-même avait fait une toilette de grands jours pour recevoir sa nouvelle amie.

Peu d’instants après, madame de Nives revint en effet, ma femme emmena courir la petite, et