te dire que ta belle comtesse est un drôle de pistolet.
— Pistolet ! tu traites la comtesse de Nives de pistolet ! Quel ton tu as quelquefois, monsieur Chantebel !
— Oui, j’ai le mauvais ton et le mauvais goût de penser qu’une mère raisonnable ne confie pas son enfant, même pour huit jours, à une personne qu’elle connaît depuis la veille, et que, si elle n’a dans ses anciennes relations ni un parent dévoué, ni un ami sûr, ni un serviteur fidèle, il doit y avoir de sa faute.
— Tu as raison, moi je n’aurais pas confié comme ça Henri à des étrangers ; mais je ne suis pas la première venue pour madame de Nives. Elle a assez entendu parler de moi pour savoir que j’ai toujours été une bonne mère et une femme irréprochable.
— Ce n’est pas moi qui dirai le contraire ; mais cette confiance improvisée ne m’en étonne pas moins.
— Il y a des circonstances exceptionnelles, et tu dois savoir que l’avenir de cette même enfant dépend du voyage de sa mère à Paris.
— Elle t’a donc dit…
— Tout !
— Elle a eu tort !
— J’ai promis de garder le secret.
— Dieu veuille que tu tiennes parole, car je