Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/13

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veux l’y installer avec toutes les chances de réussite.

— Tu dis cela, mais tu as la rage des affaires, et tu n’en veux pas manquer une. Tu finiras par mourir à la peine. Voyons ! je suppose qu’Henri ne soit pas de force à te remplacer ?

— Alors, je te l’ai promis, je me retire et je finis mes jours à la campagne, mais Henri me remplacera, il a fait de bonnes études, il est bien doué…

— Mais il n’a pas ta force physique et ta grande volonté. C’est un enfant délicat. Il tient de moi.

— Nous verrons bien ! s’il se fatigue trop, j’en ferai, sous ma direction, un avocat consultant. Je suis assez connu et assez apprécié pour être certain que la clientèle ne nous manquera pas.

— À la bonne heure, j’aimerais mieux ça. On peut donner des consultations sans sortir de chez soi et en habitant ses terres.

— Oui, à mon âge, avec ma notoriété et mon expérience ; mais pour un jeune homme il n’en va pas de même. Il lui faudra habiter la ville et même aller chez les clients, encore sera-t-il bon que durant les premières années de son exercice je sois auprès de lui pour le diriger.

— C’est cela ! tu ne veux pas te retirer ! Alors à quoi bon acheter un château et y faire des