Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/195

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— Dès lors, lui répondis-je, elle vient ici pour son compte, et je vais la prier de s’en aller.

J’entrai dans la cuisine sans donner à Marie le temps de me devancer, et je demandai à la Charliette éperdue ce qu’elle venait faire chez moi.

Elle répondit qu’elle était venue se mettre aux ordres de mademoiselle.

— Mademoiselle n’a pas besoin de vous, allez-vous-en. Je vous défends de jamais remettre les pieds chez moi sans ma permission.

— Ah ! s’écria la Charliette d’un ton dramatique, je vois que ma chère demoiselle est perdue ! Vous êtes tous contre elle !

— Sortez, repris-je, et plus vite que cela !

Elle partit furieuse. Je rejoignis les dames à l’appartement restauré par Henri. Mademoiselle de Nives avait son costume de villageoise, qui la rendait merveilleusement jolie, je dois le dire. Léonie s’était jetée dans ses bras, elles étaient inséparables. Émilie aussi caressait l’enfant et la trouvait charmante. Je vis qu’au dernier moment elle avait été mise dans toutes les confidences. Henri me paraissait un peu embarrassé dans son attitude. Il entendit à propos le galop du poney de Jacques et descendit pour l’aider à le mettre à l’écurie.

Pendant ce temps, allant et venant, et sans avoir l’air de vouloir entrer encore en matière,