Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/370

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— Pardonnez-moi, ma bonne amie, dit-elle en embrassant madame André, je vous fais bien mal les honneurs de chez moi ; mais c’est votre faute. Pourquoi m’avez-vous amené un hôte si entreprenant.

— Entreprenant ? dit Pierre avec une amertume ironique.

— Eh oui ! Il veut qu’au bout de trois heures je l’aime et lui promette de l’épouser. C’est un peu vite, convenez-en !

— Ce n’est pas trop vite, s’il a réussi à te décider.

— Je suis décidée ! dit Marianne.

— Alors, reprit Pierre navré, tu viens nous annoncer ton prochain mariage. Pourquoi n’est-il pas là pour nous dire son triomphe ?

— Oh ! il a le triomphe modeste ; il est parti.

— Il retourne seul à Dolmor ?

— Non, il retourne à Paris.

— Acheter les livrées ? dit madame André, qui entendait par là, comme les gens de campagne, les cadeaux de noces.

— Il les achètera sans doute bientôt pour une Parisienne, répondit Marianne, car il m’a déclaré en avoir assez des demoiselles de campagne.