Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/38

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autre. Jacques avait l’air de croire qu’elle me l’avait dit. Je voulus aller droit au fait, et je l’interrompis au milieu de ses digressions pour lui dire :

» — Parlons donc d’affaires sérieuses. À quand le mariage ?

» — Mon mariage ? répondit-il avec candeur, Ah ! voilà ! Qui sait ? J’ai encore un mois à attendre avant de pouvoir me déclarer ouvertement.

» — Tu as donc des projets de mariage pour ton compte ?

» — Oui, de grands projets ! mais permets-moi de ne te rien dire de plus, je suis très-amoureux et j’espère épouser, voilà tout. Dans un mois, c’est à toi le premier que j’ouvrirai mon cœur.

» — C’est-à-dire que tu ne me l’ouvriras jamais sur le présent chapitre, car, dans un mois, tu l’auras oublié, et tu en commenceras un autre.

» — Je suis un volage, c’est vrai. J’en ai donné trop de preuves pour le nier ; mais cette fois c’est sérieux, ma parole d’honneur.

» — Soit ; mais je ne te parlais pas de ton mariage. Ne fais pas semblant de te méprendre. Je te parlais du mariage d’Émilie.

» — Du mariage de ma sœur avec toi ? Ah ! voilà ! Il est remis en question, malheureusement, à mon grand regret, je te le jure !