Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/68

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trouvé avec délices ma jolie chambre et mon bon lit.

— Et que vas-tu faire de ton après-midi ?

— J’irai avec toi, si je ne te gêne pas.

— Tu me gênerais, je te le dis franchement. J’espère te dire ce soir que tu ne me gêneras plus jamais. Et même… je te demande de ne pas t’éloigner, parce que, pour te dire cela, je peux revenir d’un moment à l’autre.

— Mon père, tu vas chez Émilie ? Je te supplie de ne pas la questionner, de ne pas lui parler de moi. Je souffrirais mortellement de la voir revenir à moi après en avoir accueilli un autre. J’y ai réfléchi, je ne l’aime plus, je ne l’ai jamais aimée !

— Je ne vais pas chez Émilie. Je sors pour une affaire de clientèle. Pas un mot d’Émilie devant ta mère.

Madame Chantebel revenait avec mon café. Tout en le prenant, j’engageai Henri à examiner le vieux château et à y choisir la pièce qu’il voulait faire arranger comme rendez-vous de chasse. Il me promit de ne pas songer à autre chose, et je montai seul dans mon petit cabriolet. Je n’avais pas besoin de domestique pour conduire le paisible et vigoureux Bibi. Je ne voulais pas de témoin de mes démarches.

Je pris la route de Riom comme si j’allais à la ville ; puis, inclinant sur ma gauche, je m’en-