Page:Sand - Valvèdre.djvu/325

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Tout à coup, la porte s’ouvrit doucement, et Valvèdre vint à nous. Il salua Moserwald et lui demanda pardon de le laisser seul, en le priant de ne pas s’éloigner ; puis il s’adressa à moi pour me dire que madame de Valvèdre désirait me voir. Il avait la politesse et la gravité d’un homme qui fait les honneurs de sa propre maison au milieu d’un malheur domestique.

Il rentra chez Alida avec moi, et, comme s’il m’eût présenté à elle :

— Voici votre ami, lui dit-il, l’ami dévoué à qui vous voulez témoigner votre gratitude. Tout ce que vous m’avez dit de ses soins et de son affection absolue justifie votre désir de lui serrer la main, et je ne suis pas venu ici pour l’éloigner de vous dans un moment où toutes les personnes qui vous sont attachées veulent et doivent vous le prouver. C’est une consolation pour vos souffrances, et vous savez que je vous apporte tout ce que mon cœur vous doit de tendresse et de sollicitude. Ne craignez donc rien, et, si vous avez quelques ordres à donner qui vous semblent devoir être mieux exécutés par d’autres que moi, je vais me retirer.

— Non, non, répondit Alida en le retenant d’une main pendant qu’elle s’attachait à moi de l’autre ; ne me quittez pas encore !… Je voudrais mourir entre vous deux, lui qui a tout fait pour sauver ma vie, vous qui êtes venu pour sauver mon âme !

Puis, se soulevant sur nos bras et nous regardant