Page:Sand - Voyage en Auvergne, paru dans Le Figaro, 04 et 11 août 1888.djvu/18

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M. Garrick est un véritable savant en guenilles. C’est M. Ramond qui lui a mis en tête d’étudier et qui lui a donné quelques livres. Garrick emploie ses dix enfants à recueillir dans le lit de la Dordogne des échantillons, à chercher des plantes, des insectes, des reptiles, des oiseaux. Il les classe tant bien que mal et il en fait un petit commerce avec les amateurs. Il estropie un peu les noms, il a quelques idées singulières sur l’origine et la formation des volcans, mais il ne dit guère plus de bêtises que beaucoup de savants de ma connaissance. Je déteste les grands mots et le grand savoir en manchettes et en jabot. Je les aime à la folie en casquette et en sabots. Garrick est fort aimable et je ne m’étonne pas des bontés de M. Ramond pour lui.



On ne dînera que dans deux heures. Il m’est impossible de m’amuser de rien avec suite aujourd’hui. J’ai la tête fort malade. En vain j’ai cherché tous ces jours passés à m’étourdir par la fatigue.