Page:Sand - Voyage en Auvergne, paru dans Le Figaro, 04 et 11 août 1888.djvu/9

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Chercher la santé ? où est-elle la santé ? Je suis d’une humeur de chien.


Lundi. — C’est bizarre, une vie comme celle-ci. C’est même plaisant. Je me réconcilie. Cependant, je ne me sens pas encore assez d’aplomb pour rester au salon. Nouvelle débarquée, tous les regards se portent sur moi. Que c’est sot de faire attention à moi ! Je viens dans ma chambre. Elle est charmante, ma chambre ! quatre pieds carrés, mais une chaleur délicieuse, une alcôve pour Maurice et pour moi, avec deux lits jumeaux. Une autre chambre pour Casimir, des rideaux blancs, beaucoup de fenêtres et une propreté délicieuse.

On est à merveille ici.

Çà, que faire ? Il pleut. Jamais je n’ai eu tant envie de me promener. Je suis fantasque aujourd’hui. Je fais la jolie femme. Ah ! pour femme, pas trop ! Jolie encore moins. C’était bon il y a dix ans. Je n’ai pas de livre qui me plaise.

Ce que j’ai emporté est absurde. C’est égal, cela me donnera un maintien pour sortir seule.