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MŒURS FIN DE SIÈCLE


caroni. Elle la pétrissait ensuite et l’avalait.

Ces petits défauts étaient amplement rachetés par la pureté de ses sentiments. En la voyant, on devinait en elle une conscience nette, un cœur imprégné de la sainteté de ses devoirs. Elle ne mentait pas, elle était fidèle à son époux. Et cette irréprochabilité de mœurs ne plaisait pas à celui-ci. Puisqu’il avait des maîtresses, elle pouvait bien avoir des amants. Sur ce point encore, il y avait divergence d’opinions.

L’enseigne de la baraque du Grand-Montrouge lui trotta dans la tête, et il s’y rendit de nouveau. Au carrefour de trois rues bordées d’acacias, il fit arrêter son coupé et disparut dans le remous des curieux qui se poussaient afin d’aller voir, de près, la chose extraordinaire. Mauri entra ; il vit et fut stupéfié. Il demeura immobile, une sueur froide lui glaça la figure, il fit un effort surhumain pour ne pas