Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/174

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
MŒURS FIN DE SIÈCLE

— C’est ce que nous verrons, fit Hermine. Entrons. Je veux voir ça.

Elles entrèrent.

Une monstruosité humaine s’offrit à leurs yeux. C’était Mani-Mina. Une grossesse avancée arrondissait le côté droit ; par contre, le côté gauche, miné par une phtisie au dernier degré, ressemblait à un squelette. Mauri balbutia un commencement de confession.

— Il est des accidents qui surviennent inopinément… Tout homme a des faiblesses… Un moment d’oubli est si vite arrivé…

— En voilà une dégoûtation, s’écria Hermine. S’acoquiner avec une pareille horreur !

— Dites donc, protestèrent Mani et Mina, vous devriez bien vous regarder. Qu’est-ce que cela peut vous faire, après tout ?

— Mais c’est mon mari, cet homme.

— Et puis après ? Je n’en suis pas moins enceinte, n’est-ce pas ?

Madame de Noirof s’interposa : cette malheu-