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LE TUTU


ne portait qu’un fruit humain. Celui-ci y adhérait, par la tête, au moyen d’un pédoncule qui se brisait lorsque le corps était mûr. Mais le docteur pouvait toujours, à son gré, prévenir la rupture du pédoncule et laisser, pendant un très long temps, le bonhomme suspendu à sa branche. Ainsi, il y avait un fœtus de quatre mois, un enfant de deux ans, un autre de six ans, un troisième de dix ans. Une jeune fille de seize ans, admirablement belle, conversait avec un homme barbu qui avait dépassé la trentaine et qui fumait une pipe. L’arbre avait treize branches, et chaque branche produisait un être de race différente. Français, Anglais, Grec, Russe, Scandinave, Italien, Hongrois, Espagnol, Chinois, Japonais, y étaient représentés. La collection se complétait par un aveugle, un sourd-muet et un décapité.

— Comment diable peut-on faire pousser des gens à un arbre ?