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MŒURS FIN DE SIÈCLE


terruption pour permettre à l’artiste en gifles de procéder à l’exécution d’un adultère, au moyen de la nouvelle guillotine, appelée noirofine, du nom de son illustre inventeur. Un décret ministériel ordonnait que les adultères subiraient leurs supplices dans le temple de l’Amour de la Butte aux Cailles. Et cette exécution était la première.

L’instrument, tout monté, fut placé sur une estrade, un peu en avant du chœur, et afin qu’aucun assistant ne pût se repaître du détail pornographique de la décapitation, la noirofine fut entourée d’écrans qui ne laissaient voir que le couteau. Le coupable fut introduit : un homme très distingué, âgé de plus de soixante-dix ans, non décoré ; il était placé entre les deux aides du bourreau, Pancrace et un autre cocher du dépôt de la rue Campagne-Première ; l’artiste en gifles marchait en avant. Il fit entrer le malheureux derrière les écrans. Tout le monde avait les yeux fixés sur le couteau. Le