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MŒURS FIN DE SIÈCLE

— On devrait bien faire disparaître tous ces galets et semer de l’herbe à la place !

— Oui. Mais ce serait une sacrée besogne.

D’aussi loin que le regard pouvait plonger, le long de la côte, ce n’était qu’une nappe de galets, et la mer en charriait tous les jours de nouveaux. Elle les déposait symétriquement, en ondulations, en formes de vagues, afin de bien montrer que ces dépôts étaient son œuvre, puisqu’elle les façonnait à son image. Et la couche en était énorme ; plusieurs vies d’hommes n’auraient pas suffi à les enlever.

— D’ailleurs, à quoi bon ? L’eau déferle quelquefois jusqu’au pied du casino ; elle aurait vite fait de déraciner les végétaux substitués aux galets. Et puis, il n’y a pas de terre, sous les galets ; sous les galets, il n’y a que des galets. Y en a-t-il, hein ? Et d’où proviennent-ils ? Ils doivent venir de la Suisse, ou de la Bohême. Est-ce qu’on sait ?