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ACTE QUATRIÈME.

MASTINO.

Moins encore !… car, à ce qu’il m’a laissé comprendre dans sa fièvre, il vous croit morte !…

CORDELIA.

C’est vrai ? — Eh bien, Mastino !… qu’il garde toujours cette croyance,… vous m’entendez ?

MASTINO.

Oui, Madame.

CORDELIA.

Maintenant regagnez votre logis par le couvent.

MASTINO, rouvrant la porte de la chambre où est Orso.

Attendez-moi au jour !…

CORDELIA, prêtant l’oreille.

Des pas !

MASTINO.

On vient de ce côté !

CORDELIA, effrayée.

Uberta ! — Vite, partez ! (Elle ferme la porte sur lui vivement et n’a que le temps de redescendre.)


Scène II.

CORDELIA, UBERTA, puis GIUGURTA.
UBERTA, arrivant par l’escalier du jardin, essoufflée, et avec joie, mais éteignant la voix.

Cordelia !… ton frère ! (Elle montre Giugurta qui paraît au fond, escaladant les décombres.)

CORDELIA, poussant un cri de joie.

Giugurta ! (Elle se jette dans les bras de Giugurta, qui est dans le plus grand désordre, sa cotte de maille trouée, ses cheveux collés aux tempes.) Enfin !… pas blessé… rien ?… rien ?

GIUGURTA.

Rien !